Temps de Trajet Responsable : le congé qui incite les salarié·es à voyager bas carbone

Et si l’entreprise avait un rôle à jouer pour diminuer l’impact carbone des vacances de ses salarié·es ?

C’est justement le rôle du Temps de Trajet Responsable (TTR) : un congé supplémentaire qui incite les salarié·es à choisir des modes de transport moins carbonés pour leurs voyages.

Chez Vendredi, nous avons testé ce dispositif nouveau, mais dont le potentiel ne fait aucun doute. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir en détail le TTR à travers nos réflexions et notre retour d’expérience. Et nous espérons que cela vous donnera envie de l’expérimenter à votre tour !

Le Temps de Trajet Responsable, un concept nouveau en France

C’est en 2023 que l’entreprise Ubiq annonce la création de ce congé. Le concept est simple et novateur : deux jours de congés supplémentaires pour les salarié·es qui choisissent des modes de transport responsables (train, bus, covoiturage…) plutôt que l’avion pour leurs voyages.

L’objectif ? Sensibiliser les équipes à l’impact environnemental des transports et les inciter à limiter leur empreinte personnelle ! Le TTR s'inscrit aussi dans les piliers de la RSE.

À l’été 2023, alors que nous travaillons avec Ubiq et prenons connaissance de la mesure, nous décidons de sauter le pas et de tester sa mise en place.

Depuis, le dispositif se répand et attise la curiosité de plusieurs médias, comme France 2, Le Monde, Les Echos et BFM TV à l’été 2024. De nombreuses entreprises se questionnent sur ce modèle, son impact, son coût. Alors, comment avons-nous mis en place le TTR chez Vendredi ? Quelles sont les conditions pour y avoir accès ? Comment cela a-t-il été reçu ? On vous raconte !

Le TTR chez Vendredi : notre retour d’expérience

À quoi ressemble le TTR chez Vendredi ?

Chez Vendredi, nous avons défini le temps de trajet responsable de la façon suivante :

• 1 jour de TTR par an, ne pouvant se reporter sur l’année suivante ;
• Cette journée est fractionnable si besoin en deux demies-journées ;
• Accessible pour toutes les équipes, y compris les stagiaires et alternant·es, et sans condition d’ancienneté ;
• Et, bien sûr, rémunéré à 100%, comme un congé payé.

A la différence du congé payé ou du RTT, le TTR chez Vendredi est un temps “semi-off” : chaque salarié·e est invité·e à travailler pendant son TTR, si ou lorsque les conditions le permettent. Concrètement, dans un train avec une connexion limitée, il est possible de répondre à quelques mails ou de travailler sur un sujet de fond ; et de se déconnecter pendant les correspondances ou lors des moments où le réseau est trop faible.

Comment nos équipes peuvent en bénéficier ?

Pour pouvoir utiliser son TTR, il suffit de remplir 3 conditions :

• Voyager avec un mode de transport responsable (train, bus ou covoiturage) ;
• Effectuer un long trajet d’au moins 6h ;
• Et poser son TTR sur la journée ou demie-journée pendant laquelle le voyage est effectué.

Définir un cadre clair est essentiel pour permettre au TTR d’être utilisé de façon adéquate et efficiente. Chez Vendredi, pour poser un TTR, chaque salarié·e doit :

1. Valider avec son ou sa manager et vérifier qu’il·elle respecte les 3 conditions du TTR ;
2. Réserver son mode de transport ensuite ;
3. Informer l’équipe des ressources humaines et leur envoyer un justificatif (billets de train, bus ou covoiturage).

Comment le TTR est-il reçu et utilisé par nos équipes ?

Cette mesure a été particulièrement bien accueillie par nos équipes, qui sont déjà plutôt sensibles aux enjeux environnementaux. Chez nous, le TTR est perçu de deux façons différentes :

• C’est un avantage certain pour les personnes qui ne souhaitent plus prendre l’avion. Il s’agit de salarié·es qui, jusqu’alors, devaient poser des jours de congés supplémentaires pour pouvoir choisir des modes de transports plus responsables (et donc plus longs). La mise en place du TTR leur permet donc de continuer sur leur lancée, mais sans avoir la sensation de “gaspiller” des jours de congés passés dans les transports.
• Et pour les personnes qui n’avaient pas le réflexe du voyage responsable avant la mise en place du TTR, c’est un réel levier qui leur donne envie d’expérimenter le “slow travel”, notamment pour la première fois !

Un an et demi après sa mise en place, c’est environ un tiers des 50 personnes qui composent l’équipe de Vendredi qui ont déjà utilisé leur Temps de Trajet Responsable. Norvège, Espagne, Slovénie, Ecosse, Sud de la France, Portugal… Sont autant de destination qui ont pu être rejointes par nos équipes grâce au TTR. Et nous sommes très fier·es d’avoir contribué à ces voyages responsables !

Nos réponses aux questions fréquentes sur le TTR

Ce dispositif attise la curiosité de nombreux acteurs, qui soulèvent un grand nombre de questions sur la démarche. Nous avons listé les principales interrogations des entreprises sur le TTR, et vous partageons ici nos réponses !

“Comment avez-vous convaincu la direction de cette pratique ?”

Chez Vendredi, il n’a pas été nécessaire de convaincre la direction… elle a été elle-même à l’initiative de la démarche !

Cependant, certaines directions peuvent être fermées à l’idée d’adopter ce dispositif. Dans ce cas, il est judicieux de mettre en avant les avantages que le TTR apporte pour renforcer ou maintenir une culture d’entreprise forte et engagée, ainsi que les bénéfices environnementaux et la fierté d’appartenance des salarié·es qu’il favorise.

“Comment s’assurer qu’il n’y ait pas de “fraude” ?”

Afin d’éviter que le TTR ne soit utilisé pour d’autres raisons que son objectif initial, chaque salarié·e doit fournir le justificatif de son trajet à l’entreprise.

Cependant, il est essentiel de cultiver un climat de confiance autour du TTR pour encourager un usage responsable !

“Combien le TTR vous coûte chaque année ?”

Chez Vendredi, le TTR est considéré comme un avantage salarié·e et chacun·e est libre de l’utiliser.

Si l’on veut réaliser un budget dédié, il est important de prendre en compte que tous·tes les salarié·es n'utiliseront pas forcément leur TTR.

Par exemple chez Vendredi, environ 30% des membres de l’équipe (15 personnes sur 50) l’ont utilisé en l’espace d’un an et demi après sa mise en place.

Au delà du coût indirect, il faut bien sûr prendre en compte ses divers bénéfices :

• la fidélisation des équipes ;
• la contribution à un monde plus responsable ;
• mais aussi la possibilité de montrer l’exemple pour que d’autres entreprises se l’approprie à leur tour.

Comme le dit Jobs that makesense dans un post LinkedIn sur le sujet : “Cette initiative permet non seulement d’encourager des comportements alignés avec les valeur environnementales, mais aussi de renforcer la fidélité des talents, tout en positionnant votre entreprise pionnière en RH durables. Carton plein, non ?”

“Est-ce que d’autres entreprises ont mis en place le TTR ?”

Le TTR, plus largement répandu en Grande-Bretagne, est tout nouveau en France. Il a commencé à être instauré par Ubiq, qui semble avoir été l'une des pionnières dans l’hexagone.

En plus d’Ubiq et Vendredi, plusieurs autres entreprises adoptent désormais cette pratique comme HomeExchange, La Fresque du Climat, Evaneos, Axionable…

“Souvent le train est plus cher que l’avion. Comment justifier cette démarche auprès de salarié·es qui n’ont pas forcément l’envie de dépenser plus d’argent dans leurs voyages ?”

Pour justifier cette démarche, il est important de mettre en avant les bénéfices à long terme du TTR, notamment pour l'environnement. Il ne faut également pas oublier que le train n’est pas le seul mode de transport responsable : chez Vendredi, un trajet long et bus ou covoiturage peut aussi être éligible au TTR, tout en étant bien souvent moins coûteux que le train.

Bien sûr, cette mesure n’est pas parfaite et ne peut pas être la seule solution aux nombreuses problématiques du voyage responsable. Mais son impact est tout de même réel - que ce soit comme outil de sensibilisation ou comme levier de réduction concrète des émissions des voyages des salarié·es !

“Comment éviter que cela ne soit vu comme du greenwashing ?”

Comme toutes les actions environnementales, la mise en place du TTR doit être menée avec sincérité et alignement.

Prenons l’exemple d’une entreprise qui possède des bureaux dans différents pays, et dans laquelle certain·es salarié·es doivent régulièrement prendre l’avion pour se rendre dans les différentes antennes.  Cela pourrait sembler contradictoire avec la mise en place du Temps de Trajet Responsable (TTR). Pourtant, ça ne rend pas cette initiative moins pertinente puisqu'elle permet de réduire l’impact environnemental là où cela est possible !

La clé c’est de communiquer de façon honnête et transparente et d’être aligné avec l’envie de s’améliorer. L'entreprise pourrait reconnaître qu'elle utilise encore l'avion pour les déplacements professionnels, et expliquer qu'elle travaille activement sur des solutions pour réduire cet impact. En parallèle, cela ne l’empêche pas d'agir pour offrir à ses équipes des options de transport moins carbonées, notamment pour leurs trajets personnels.

En résumé, il ne s'agit pas de prétendre être parfait, mais de montrer une démarche d'amélioration continue où chaque action compte. Et ainsi, exit le greenwashing !

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La mise en place du TTR vous intéresse ? Ce n'est qu'une des nombreuses façons de mobiliser les équipes autour des enjeux environnementaux. Si vous souhaitez aller plus loin, découvrez nos 10 idées pour mobiliser vos salariés autour de l'environnement.

N'hésitez pas à partager cet article autour de vous, et surtout à en parler au sein de votre entreprise. Et de notre côté, nous continuerons à œuvrer pour faire connaître la démarche et partager notre expérience autant qu’il le faudra !

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