Dans le contexte des défis liés aux handicaps, découvrez cinq conseils essentiels pour adopter un langage inclusif, favorisant ainsi l'équité et la non-discrimination
“Handicapé”, “invalide”, “déficient”… les mots utilisés pour identifier des personnes en situation de handicap renforcent souvent la stigmatisation. Que dire par exemple de la signification du mot “invalide”, qu’on utilise au quotidien pour qualifier un titre de transport qui ne fonctionne pas ?
« Plus qu’un simple instrument de communication, le langage illustre la façon dont on se représente mentalement une réalité. Il n’est donc pas étonnant que les mots employés pour parler des personnes handicapées aient fait l’objet d’une remise en question parallèle à l’évolution de leur place dans la société ». Patrick Fougeyrollas, « Mal nommer, c'est discriminer. Une comparaison entre France et Grande-Bretagne » (1)
Vous l’aurez compris, les mots que l’on choisit sont politiques : ils reflètent notre capacité à penser le monde. Si le mot liberté n’existait pas, nous serions bien en peine de nous battre pour cette idée - c’est d’ailleurs le rêve que poursuit le Service des recherches au Ministère de la Vérité dans le roman d’anticipation 1984 (2), à coup de destruction quotidienne de centaines de mots. Quel rapport avec la choucroute et le handicap, nous direz-vous ?Il est simple : toute parole est politique. Parler d’une personne en situation de handicap plutôt que d’un handicapé, cela change tout, car c’est reconnaître que le handicap émerge d’une situation, et non d’une personne. Associée à La Maison Perchée, la rédaction de Vendredi vous propose cinq conseils pour adopter un vocabulaire non discriminant.
Ce sont encore les personnes concernées qui parlent le mieux de leur situation. Notre conseil est tout simplement de prêter une oreille attentive à leurs propos.
La formule “personne en situation de handicap” bien que plus longue, revêt de nombreux avantages incontestables :
En utilisant les noms des maladies mentales dans des situations inexactes, on déclenche :
De nombreuses insultes piochent dans le vocabulaire du handicap : espèce de trisomique, mongol, schizophrène, autiste… Ces choix de vocabulaire relèvent de la psychophobie : la discrimination à l’encontre des personnes qui ont ou sont censées avoir un trouble psychique. Ces insultes blessent les personnes en situation de handicap et leurs proches et entraînent une stigmatisation du handicap.
Pour vous éviter une panne d’inspiration au cours de votre prochain échange avec l’automobiliste qui vous aura bloqué la piste cyclable, n’hésitez pas à recourir à des insultes qui ne visent ni les personnes en situation de handicap, ni les femmes ou les personnes homosexuelles, comme enfoiré, chacal, moule à gaufres, couillon de la lune… C’est cadeau 🎁 !
Dire qu’une personne “souffre de”, “est victime de” ou “est affectée” par un handicap véhicule une vision péjorative du handicap et une vision passive de la personne concernée.
À la place, vous pouvez tout simplement dire qu’une personne “est” en situation de handicap.
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Ressources documentaires :
(1) KERR David, « Mal nommer, c'est discriminer. Une comparaison entre France et Grande-Bretagne », VST - Vie sociale et traitements
(2) “La novlangue, instrument de destruction intellectuelle.” France Culture, 6 July 2017
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